Il ne vous reste que trois semaines pour aller voir « In between », très belle expo d’art moderne dans le méconnu château de Gaasbeek, à 20 minutes de Bruxelles.
Les portes du château se fermeront pour l’hiver le 3 novembre, et ne rouvriront qu’en mars, il est donc plus que temps d’aller y faire un tour dans cette partie verte du Brabant Flamand, au cœur du Pajottenland, pour découvrir cet étonnant bâtiment, et les œuvres modernes qui y sont présentées dans le cadre d’une exposition qui s’achèvera avec la fermeture hivernale du site.
Une histoire franco-belge
C’est un des plus vieux châteaux de Belgique, dont l’étonnant état de conservation est le résultat de plus de dix ans de travaux. Mais du premier château fort date du XIIIe siècle, il ne reste rien, puisqu’il fut détruit à la fin du XIVème, cédant devant les invasion venues de Flandre et du Hainaut.
Reconstruit ensuite, et habité un moment par le comte d'Egmond (dont l’exécution en 1568 en compagnie du Comte de Hornes par le Duc d’Albe à Bruxelles marque le début de la guerre de Quatre-Vingts ans, dont l’issue est l’indépendance de Provinces-Unies, actuels Pays-Bas), il est à nouveau en partie réduit en miettes par les armées de Louis XIV en 1695. Il faudra attendre la fin du XIXe pour qua sa dernière propriétaire, la marquise Arconati Visconti, le fasse entièrement reconstruire et restauré, avec l’aide de l’architecte Charles-Albert. Ils réussissent à créer un ensemble harmonieux de différents styles, mêlant le néogothique au Renaissance et au néorococo.
Ce sont ces différents vestiges d’architectures que nous pouvons encore voir aujourd’hui, après une restauration qui a duré onze ans. Dans les pièces qui se suivent et ont conservé le mobilier d’époque, on peut s’imaginer la vie quotidienne de la marquise Visconti. Française née Marie-Louise Peyrat, elle épousa le marquis Arconati Visconti avec lequel elle s’installa dans le château belge. A la mort de son époux en 1876, elle retourna à Paris où elle fit l’acquisition de nombreuses œuvres d’art et livres précieux, dont une partie orne encore les murs du château. Grande mécène et érudite reconnue, elle fit don, à sa mort en 1921, de Gaasbeek à l’Etat belge qui le transforma trois ans plus tard en musée.
La nature de l’art, et vice-versa
Dans le parc qui entoure le château, et dans le dédale de petites pièces restées inchangées depuis 1921, les 36 œuvres qui constituent l’exposition « In Between » trouvent leur place. Passée la première surprise de découvrir des œuvres au milieu de tableaux Renaissance ou de chambres tendues de tissu damassé et orné de mobilier austère, le visiteur se laisse mener dans cet univers un peu clos, où chaque artiste crée un autre chemin pour s’échapper de cet univers, ou mieux s’y intégrer.
Les œuvres choisies sont de très grande qualité, signées notamment par Michaël Borremans, Cindy Wright, Maarten Stuer, Fabienne Verdier ou Karen Knorr, entre autres. Le fil conducteur de ce parcours se veut « entre deux », les pôles d’attention étant l’art et la nature. Les artistes présents ont ainsi, pour la plupart, une réflexion personnelle sur le lien entre la main de l’homme et l’esthétique naturelle de son environnement.
Une partie des œuvres et installations prennent d’ailleurs place dans le très beau jardin-musée du château, qui vaut la visite à lui tout seul.
« In Between » : infos pratiques
Château de Gaasbeek, Kasteelstraat 40, 1750 Gaasbeek (Lennik), tél. : 02 531 01 30
Dates : « In Between », jusqu’au 3 novembre
Château de Gaasbeek: ouvert du 31 mars au 3 novembre ,de 10h à 18h, fermé le lundi.
Parc ouvert toute l’an née, de 8h à 20h (oct-mars 18h).
Tarifs: entrée expo : 10 euros. Entrée du parc gratuite.
Vous pouvez déjeuner Pour une halte à la brasserie Graaf van Egmond, à côté. 38 kasteelstraat, 1750 Gaasbeek, tél. : 02 532 29 06). Ouvert de 11h30 à 19h (samedi 21h), fermé le lundi.
