Le Plasticarium a désormais son musée !

Paru dans JV27, Octobre-novembre 2011 - mis à jour décembre 2016 | Texte : Julie Galand, Photos : Floris Male & Female, 1967 © G. Beltzig © ADAM

Constitué depuis les années 1980, la collection de Philippe Decelle est unique au monde et regroupe plus de 2000 pièces en plastique allant du plus usuel à l’œuvre d’art en passant par l’objet de design.

De sa formation d’ingénieur civil, Philippe Decelle a conservé un certain rationalisme, là où d’aucuns ne verraient qu’une lubie.

Mais il y associe la sensibilité d’un artiste dont les oeuvres sont notamment exposées à l’aéroport de Bruxelles-National et dans la station de métro roi Baudouin : « J’aime les matières dans lesquelles la lumière joue et se réfracte. Après une collection de verres opalescents commencée lorsque j’étais étudiant et vendue à bon prix au Japon, j’ai donc décidé de me pencher sur le plexi coloré. La première pièce que j’ai acquise, trouvée sur les grandes poubelles d’une belle avenue uccloise, c’est la chaise en plexi blanche sur laquelle je suis assis. À l’époque, le goût pour le plastique était passé, et l’on retrouvait beaucoup de ces objets dans les brocantes, où j’ai glané le plus gros de ma collection, entre 1987 et 1993. Je me suis dit : les goûts du public sont inconstants. On a commencé par détruire tout ce qui était 1900 pour ensuite le sauver, et aujourd’hui la moindre poignée de porte 1900 vaut très cher. Mais je pense que chaque génération a droit à l’anoblissement de sa propre créativité. Dans le cas du plastique, j’ai observé le phénomène de mon vivant : c’était ma génération, c’était à la mode et ensuite ça ne valait plus un rond. J’ai donc collectionné ma jeunesse. »

Soucieux de conserver le témoignage d’une époque et de l’utopie consumériste triomphante qui l’a marquée, le collectionneur opère de manière méthodique et jusqu’au-boutiste : « J’ai retrouvé un vieux catalogue d’une expo de 1972 au Moma (Italy) “the new domestic landscape“, et je me suis amusé à collectionner tout ce qui était dedans. »

Et comme il n’existait aucun ouvrage spécifique sur les années 60, Philippe Decelle se consacre à la réalisation de l’ouvrage « L’Utopie du tout plastique, 1960-1973 », publié par la fondation pour l’architecture en 1994, en écho à une exposition organisée au CIVA. Parallèlement, l’artiste décide d’acquérir une maison pour se désencombrer et pour rendre la collection accessible au grand public.

C’est ainsi que naît le Plasticarium, centre de prêt pour des musées du monde entier mais aussi et surtout collection privée ouverte au public. « Je présente les différentes pièces comme un tout harmonieux et cohérent, un peu comme on exposerait un salon Louis XV, par exemple une chambre tout en plastique, avec lit, table de chevet, réveil, etc. Mon rêve aurait été d’avoir une maison en plastique pour tout mettre dedans, mais les seules qui existent à ma connaissance, comme la Futuro house, sont trop petites et beaucoup trop chères ! »



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