Céramiste de formation, Yves Bosquet se passionne très vite également pour le travail du bois, auquel il se familiarise à l’occasion d’une commande insolite : la réalisation d’un iguanodon destiné au musée des sciences naturelles.
D’autres projets contribueront aussi à sa renommée, comme les sculptures qu’il réalise pour le Musée des Instruments de Musique, l’aéroport de Zaventem ou encore la station de métro Stuyvenbergh. En parallèle, le sculpteur travaille beaucoup sur des portraits commandés par des particuliers.
Son atelier nous en dit long sur l’univers qu’il a créé. Bas reliefs en bois et coquillages, bustes de femmes ostendaises, l’artiste est fasciné par l’univers marin, et la mer du Nord en particulier. Autre source d’inspiration : les sites archéologiques du bassin méditerranéen, et plus encore ceux de Syrie, de Jordanie etd’Egypte, où il a voyagé à plusieurs reprises.
En témoignent ses récentes sculptures de ce qu’il appelle « les momies », de mystérieux personnages aux traits fins et au visage gris, lisse et fermé, dont il tempère l’austérité par des détails vestimentaires plus légers. « Peut-être une tentative de mieux appréhender la mort », nous confie-t-il avec un sourire amusé.
Mais quels que soient ses modèles, l’artiste éprouve toujours autant de plaisir à associer les matériaux et à mélanger les techniques de manière inattendue. L’enchâssement de têtes en terre cuite sur des bustes en bois est ainsi devenu l’une de ses spécialités. De même, il n’hésite par exemple pas à enduire ses sculptures de morceaux de tissus collés et vernis, ou encore à les peindre d’un mélange d’encre de Chine diluée dans de la peinture acrylique blanche satinée, pour un résultat grisé évoquant le bois flotté. « En effet, j’aime l’aspect étrange que confèrent à mes portraits ces associations originales. Et puis, cela me permet de me distancier des traditionnelles sculptures en terre cuite, pour arriver à quelque chose de plus contemporain et dynamique. »