Singapour, le grand saut

Paru dans JV n°37 - Été 2013 | Texte : Aurélie Koch

Le choix

« Je ne savais pas trop, au départ, où nous pouvions aller », explique Géraldine. Guillaume était branché Asie, pour le dynamisme de cette région, qu’il connaissait. Moi je n’avais aucune culture de ces pays-là, je n’y étais jamais allée, je me voyais plutôt aux États-Unis ou au Canada. Nous sommes allés vers l’Asie pour trois raisons : parce que Guillaume était enthousiaste, que ma société avait des opportunités là-bas... et qu’un voyage de repérage a achevé de me convaincre. Je n’y connaissais rien, je n’y avais pas de repères, je trouvais qu’il faisait épouvantablement chaud... mais cela correspondait exactement à ma notion de « découverte » !

J’ai exprimé mon désir de bouger à ma hiérarchie... et moins de trois mois après nous partions pour Singapour ! En contrat local, et non avec le statut d’expatrié. Cela a facilité la décision de mon groupe, bien sûr : nous étions trop vieux pour un statut de VIE (volontariat international en entreprise), et trop jeunes pour être envoyés là-bas comme expatriés. Cela ne faisait pas de différence pour nous : le but était de choisir une autre vie, pas de vivre un myhte d’exaptrié en marge de la population locale. Les expatriés ne sont d’ailleurs pas la majorité des Français qui vivent à Singapour, bien que le nombre de ressortissants ne cesse d’augmenter. Comme c’est moi qui ai bougé au sein de ma boîte, Guillaume a dû démissionner, et est donc arrivé ici sans boulot. Heureusement, nous étions mariés, et il a trouvé un poste dans une société de fusion/acquisition en 3 semaines.


Se loger à Singapour

Nous avons débarqué en juin 2008, avec deux valises. Nous avons tout d’abord trouvé un appart « condominium » comme on dit ici : c’est à dire très partiellement meublé. Le choix de notre adresse s’est fait en fonction de mon boulot. C’est assez facile de se repérer ici : la ville est petite, bien organisée, la plupart des magasins sont ouverts 24h/24, c’est propre, efficace. D’une manière générale, le plus grand dépaysement est cette efficacité : tout tend vers le travail, le rendement.

Côté logement, il faut faire gaffe : le propriétaire est roi. À l’échéance du contrat signé avec vous, il peut augmenter votre loyer comme il l’entend. Du coup, on a déménagé 3 fois en 5 ans. Aujourd’hui, nous sommes dans une maison, car nous avons deux enfants. Acheter est possible, mais c’est compliqué pour les étrangers, à cause des Chinois qui ont beaucoup acheté et ont incité les locaux à verrouiller l’accès à la propriété.


Avoir des enfants à Singapour

Nous avons deux enfants, Marius, qui a 3 ans et demi, et Alice, qui vient d’avoir 2 ans. Je suis tombée enceinte au bout d’un an, et je ne suis pas retournée en Europe car ici le système de santé est tout à fait au point. On paie, mais ce n’est pas très cher. Ce qui était drôle, c’était la préparation à l’accouchement, que nous avons suivie ici : les croyances locales sont différentes des nôtres, et c’est difficile de leur expliquer que non, le gingembre ne stoppe pas l’allaitement, et que manger de l’ananas ne provoque pas immédiatement l’accouchement ! En revanche, on ne vaccine pas contre la toxoplasmose car il y a peu de chats. Il faut s’adapter à d’autres règles.

La maternelle n’existe pas : après un congé de maternité de 16 semaines, les bébés vont à la crèche, puis sont élevés à la maison, par une nounou. C’est ce que nous avons fait pour Marius. Avec l’arrivée d’Alice, 18 mois plus tard, nous avons cédé au système le plus répandu ici : avoir une « maid », une personne à domicile. Je n’étais pas fan sur le principe, l’idée d’avoir quelqu’un chez nous en permanence me semblait incongrue, mais aujourd’hui, je dois avouer que je ne pourrais plus faire autrement. Marius va dans une école près de la maison, qui suit la méthode Montessori, et est bilingue anglais-mandarin. Du coup, il jongle avec les langues, le français restant notre langue familiale à la maison. Moi je ne parle pas le mandarin, mais avec l’anglais, tout est possible ici.


Révélateur de compétences

« J’ai incroyablement progressé dans mon boulot : j’ai eu ici des responsabilités que je n’aurais jamais eu à Paris. Cela m’a fait gagner quelques années d’expérience, l’Asie est un révélateur de compétences ! Ils sont si organisés, si réactifs, c’est une leçon quotidienne d’adaptabilité !

Si j’ai quelque fois envie de rentrer, c’est pour retrouver ma famille, mes amis... et les saisons ! Ici il fait beau tout le temps, avec 28° et 80 % de taux d’humidité. Ça lasse, à la longue. Ce que je regretterai en partant d’ici ? La cuisine, sans hésiter ! Leur nourriture est une merveille. Les ingrédients, la façon de les préparer : c’est de la gastronomie au quotidien ! »



L'emblématique fontaine du Merlion, symbole de Singapour

Singapour compte 5,3 millions d’habitants. C’est une ville-nation urbanisée à 100 %. Avec 7.126 hab/ km2, sa densité de population est la plus élevée du monde après Monaco.

Se rendre à Singapour

Air France, Singapore Airlines et Qantas font Paris-Singapour en vol direct. À partir de 600 euros. Comptez 13h de trajet.

Singapour : chiffres et administration

Chef de l’État : Tony Tan Keng Yam (depuis août 2011). République parlementaire autoritaire.

Population : 5,3 millions d’habitants. Singapour possède la densité la plus élevée du monde après Monaco (7 126 hab. /km2). Il y a environ 10.000 Français.

Climat : équatorial stable toute l’année. Le temps est chaud et humide, et les températures varient entre 24° et 31°.

Monnaie : dollar Singapour. 1 SGD = 0,63021 euros

• Indicatif téléphonique : + 65

Langues : anglais (parlé par 85 % de la population), mandarin, malais et tamoul.

Association française de Singapour

Ambassade de France : 101-103 Cluny Park Road SINGAPORE 259595


Clark Quay, un endroit sympa pour sortir le soir

Les bonnes adresses de Géraldine à Singapour

 • Les jardins botaniques, merveilleux pour s’évader quelques heures.

Tiong Bahru, un joli quartier populaire d’avant guerre qui s’ouvre peu à peu aux jolis cafés, restaurants, librairies.

Les meilleurs croissants : le boulanger pâtissier, Gontran Cherrier, Tiong Bahru Bakerie : 56 Eng Hoon Street #01-70, Tiong Bahru Estate S160056.

PS Cafe Ang Siang Hill :  pour retrouver une ambiance de joli bistro. RD . #02-02, S069719.

Pour les dim sum : Royal China, dans le Raffles Hotel. Dim Sim uniquement le midi, cadre sublime et petits prix.

 

 

 

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