Bali à la Une !

Paru dans JV 42 | Texte : Elisabeth Lefebvre

Ici ce ne sont pas les cadres envoyés en mission par de grosses multinationales comme à Jakarta ou Singapour, mais plutôt une multitude de petits entrepreneurs qui ont eu envie de se créer une nouvelle vie, une nouvelle histoire professionnelle !

Les « success stories » sont assez nombreuses dans la restauration, mais Lidia et Socrate ont tracé leur sillon dans de tout autres domaines. Socrate est devenu patron de presse à Bali. Ex-journaliste réalisateur pour Canal Plus, il a toujours eu la bougeotte. Lidia, elle, est maîtresse de maternelle dans une école Montessori. Après avoir passé deux ans sur un bateau entre le Venezuela et les Antilles, ils s’installent à Paris. Mais après sept années de travail passionnant dans la capitale aux mille opportunités professionnelles, ils savent qu’ils veulent vivre ailleurs avec leur fille Gaia qui a 1 an !

Un jour de météo morose, Socrate envoie un texto à Lidia : « Et si on partait faire un tour du monde ? » Mais Lidia veut trouver un endroit pour se poser avec leur fille et lui répond « Pourquoi pas Bali ? ». Elle y avait passé un mois de vacances et adoré l’ambiance internationale ! Ils y arrivent en 2004. C’est encore la douceur de vivre, l’île est beaucoup moins urbanisée ! Leur choix de partir si loin leur paraît d’autant plus évident qu’ils ne s’imaginent pas élever leur enfant à Paris. Ici les Balinais adorent les enfants et leur gentillesse et leur sourire rendent la vie tellement plus agréable.

Société cosmopolite

Socrate décide de créer un journal pour les expatriés francophones La Gazette de Bali. Il en sera le rédacteur en chef et l’éditeur. Il souhaite faire un vrai journal, sans concession, pas un support exclusivement publicitaire comme ceux que l’on trouve gratuitement dans les hôtels. Il veut que son journal soit le miroir d’une société cosmopolite en pleine mutation ! En effet trop d’Européens sont venus à Bali, uniquement attirés par des profits faciles dans l’immobilier, la décoration ou le commerce ! Malheureusement ce milieu de business fait qu’il existe peu de solidarité entre les expatriés. Ce nouveau média francophone pourrait selon Socrate, créer une unité dans une communauté en manque de liens.

Lidia quant à elle avait suivi en France une formation d’éducatrice Montessori. Après avoir enseigné à Paris, elle a eu la chance, dès qu’un poste s’est libéré, de réaliser son rêve de travailler dans l’école Montessori de Bali, qu’elle avait visitée quatre ans auparavant. Elle enseigne en anglais dans une ravissante école au cœur de la station balnéaire de Seminyak. Le couple a installé le journal chez eux, dans une petite annexe au fond du jardin et ils sont devenus de fervents défenseurs d’un Bali qui respecte les Balinais. Ils participent à plusieurs associations qui combattent les pollutions.

Yoga et méditation

Lidia pratique le Kundalini Yoga enseigné par son amie Daphné à Desa Seni, un yoga-village en pleine nature. Socrate quant à lui s’est initié à la méditation après avoir vu un reportage sur une expérience de méditation « vipassana » dans une prison en Inde. Tous les ans, il fait un stage de plus en plus long avec un maître !

Dans leur vie quotidienne, ils regrettent le manque d’intégration d’une partie des nouveaux arrivants qui, grisés par une main d’œuvre bon marché, ne manifestent pas le minimum de respect aux Balinais. Aujourd’hui de nombreux retraités viennent s’installer et font ainsi monter le prix de l’immobilier. L’île commence à s’équiper en cliniques et hôpitaux même si beaucoup préfèrent encore se faire soigner à Singapour !

Lidia et Socrate apprécient la situation géographique de Bali qui permet de voyager aisément dans toute l’Asie. Il leur manque parfois des livres récents bien qu’ils aillent souvent à la librairie française installée à Ubud, ou la possibilité d’aller au théâtre et ne manquent jamais une pièce du comédien Jean-René Gossart, installé à Bali depuis quelques années !

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