En s’installant dans la capitale polonaise, Isabelle Neveu est séduite par le charme de la vieille ville reconstruite après guerre. Le centre historique, avec palais, hôtels particuliers, églises aux teintes colorées et aux styles étranges et surprenants, reflète l’héritage historique du pays. L’alliance Rococo et Renaissance donne du cachet à la capitale. Pourtant à l’extérieur de cette vieille ville parsemée de terrasses animées, c’est le passé communiste qui reprend ses droits : immenses avenues au tracé rectiligne, immeubles gris et rectangulaires, trottoirs larges, tramway omniprésent. Au final, cette nécessité idéologique de donner l’accès à tous facilite les déplacements et rend la vie au jour le jour bien pratique. C’est dans le quartier résidentiel de « Saska Kepa » qu’Isabelle et sa famille sont installés. Non loin du Lycée français, ce lieu fonctionne comme un village avec des commerces de proximité, ouverts tous les jours et tard le soir, permettant de tout faire à pied ou en vélo. Du luxe ! Les maisons, qui réunissent plusieurs appartements de l’ère communiste, sont spacieuses. Pour la plupart, elles sont dotées d’un jardin. Surprise de taille pour notre montagnarde : l’absence de volets aux fenêtres quand la température descend jusqu’à -30°C ! En effet, seuls des rideaux occultants isolent de la lumière et du froid. Les Polonais qui vivent là font partie des nantis : les loyers sont chers à Varsovie. Et pourtant, la ville est en pleine expansion, à l’image de la Pologne, seul pays d’Europe sans récession. Ainsi, Isabelle découvre chaque semaine des lieux nouveaux : bars et restaurants à la décoration trendy fleurissent régulièrement. Les anciens quartiers industriels sont métamorphosés en lounge où la nouvelle génération se réunit sur fond de musique techno.

Tourné vers l’avenir

À propos de cette jeunesse, la Française ne tarit pas d’éloge. Elle, qui la côtoie dans son travail, note son dynamisme, sa capacité de travail, sa formation de qualité et sa volonté d’aller de l’avant. Contrairement à leurs aînés qui portent le poids de l’Histoire et ressassent leur passé, ces jeunes sont tournés vers l’avenir et les diriger professionnellement, comme le fait Isabelle Neveu, est un vrai plaisir. Entre son travail et ses quatre enfants, l’emploi du temps est chargé mais le week-end reste consacré aux activités sportives. La ville est très verte et regorge de parcs. À deux minutes de sa maison, Isabelle peut s’élancer sur une piste de course à pied au bord de la Vistule, principal fleuve polonais se jetant dans la Baltique. Elle l’a même fait par -15°C, sous trois couches de polaire et autres secondes peaux : même pas froid ! Autre sensation forte : le patinage ou le char à voile sur rivière gelée.