FIV en Belgique

Paru dans JV 44 - Septembre 2014 | Texte : Stéphanie Grosjean

Certaines pratiques de santé sont plus accessibles en Belgique, à l'image des fécondations in vitro. Entretien avec Anne Delbaere, chef de la Clinique de la fertilité (hôpital Erasme) à Bruxelles. 

Beaucoup de Françaises viennent en Belgique pour les fécondation in vitro (FIV)...

Il y a chez nous une grosse densité de centres de procréation médicalement assistée (18 centres de FIV). C’est par ailleurs un domaine d’expertise belge, puisque la Belgique est le premier pays dans lequel est née la technique d’ICSI (Injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes) utilisée désormais majoritairement par les centres de PMA du monde.

C’est ici aussi qu’il y a eu la première naissance après congélation de tissus ovariens. Outre l’expertise, la densité et la culture, nous sommes un pays facile d’accès au centre de l’Europe, où l’on parle plusieurs langues. A ma connaissance, en France, il y a trois centres pour tout le pays. C’est la raison pour laquelle beaucoup de Français viennent en Belgique juste pour le traitement.

Anne Delbaere, chef de la clinique de la fertilité. (c) L. BazzoniQue préconise la loi belge ?

Le cadre légal en Belgique fixe l’âge limite du replacement embryonnaire à 47 ans accomplis et autorise un maximum de six tentatives de FIV remboursées, jusqu’à l’âge de 42 ans accomplis. Après cet âge, les chances de réussite sont faibles, la tentative est donc à charge entière des patients.

Il y a des règles de filiation précises relatives au don de gamètes et on ne peut pas choisir le sexe lors du diagnostic préimplantatoire… La loi belge permet également le recours à un donneur connu, contrairement à la France où le don direct est obligatoirement anonyme. Et comme la commercialisation des gamètes est interdite, les donneuses sont généralement de la famille ou des amis proches.

Comment sont prises en charge les demandes ?

La loi spécifie aussi que nous avons une clause de conscience par rapport aux demandes, ce qui laisse une liberté à l’équipe soignante de ne pas s’engager dans des projets inconfortables, si elle sent une situation peu claire pour l’enfant à venir, un projet non construit, une fragilité psychologique… Dans notre centre, toute demande est d’abord analysée par un médecin et un psychologue. Et tout ce qui pose question est ensuite discuté en staff (infirmier, médecin, psy…) pour être sûr d’aller ensemble dans la même direction. Chaque semaine, on refuse des demandes, parfois, on propose d’attendre.

Quels sont les coûts d’une FIV ?

Cela dépend du remboursement que la patiente peut obtenir en France : dans la majorité des cas, le bilan préopératoire, les prises de sang, les échographies… sont pris en charge par la Sécurité sociale française, et gérés à distance avec un confrère français d’accord de collaborer. Selon leur couverture mutuelle française, certaines patientes parviennent à obtenir en France les médicaments nécessaires et à être remboursées (il faut sinon compter un bon 1.000 euros). Sur place, en dehors des frais de déplacement et de logement éventuel, il faut compter 3.000 euros à charge du patient. Avec une couverture mutuelle belge, c’est dix fois moins cher.

Clinique de la fertilité, hôpital Erasme, site : erasme.ulb.ac.be

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