Le musée de la Maison d'Erasme
Aujourd’hui, le musée, inauguré en 1932, abrite des peintures, des sculptures, du mobilier datant principalement du XVe et XVIe siècles et un fonds très important d’ouvrages d’Érasme et d’humanistes du XVIe siècle réservé aux chercheurs. Ce musée est aussi un lieu d’études qui entend poursuivre l’oeuvre du savant. Deux jardins attenants sont également ouverts au public.
La Chambre de rhétorique
Au rez-de-chaussée, la visite commence par la Chambre de rhétorique qui abrite le grand tableau de Félix Coghen « Dernier séjour d’Érasme à Bâle » où l’on voit Érasme, déjà âgé, très écouté par d’autres humanistes, chez son imprimeur Jean Froben.
« À la différence de ses contemporains, Érasme travaille dans les lieux même de production, à l’imprimerie. Il a le souci de la technique. Il participe à la création du livre moderne car il écrit mais il réfléchit aussi à la manière dont on va lire les ouvrages. Il va structurer la lecture avec des titres, des paragraphes... Il arrive à l’imprimerie avec des manuscrits non achevés et termine ses livres pendant qu’ils s’impriment. C’est un homme des médias avant la lettre » explique Alexandre Vanautgaerden, conservateur de la Maison d’Érasme.
À cette époque, les grandes imprimeries comme celles de Jean Froben à Bâle ou d’Aldo Manuce en Italie comptent aussi une bibliothèque et une équipe de correcteurs érudits sur lesquels s’appuient Érasme, ce qui explique son oeuvre prolifique.
Au-dessus de la cheminée est suspendu un tableau d’Adrien VI, chanoine du chapitre d’Anderlecht, précepteur du futur Charles Quint et unique pape originaire des Pays-Bas (le dernier pape non italien avant l’élection de Jean-Paul II en 1978 !).
Le Cabinet de travail
Le Cabinet de travail rassemble une série de portraits (peintures ou gravures) d’Érasme réalisés par Albrecht Dürer, Hans Holbein et Quentin Metsys, à un âge assez tardif.
Jusqu’en 1516, date où Érasme reçoit la charge de conseiller de Charles Quint, l’écrivain est un moine désargenté. Il n’a pas les moyens de se faire portraiturer. Cette charge lui donne un nouveau statut et lui apporte le soutien de mécènes. Mais, preuve encore de sa modernité, ces portraits sont aussi un moyen pour lui de se constituer et d’asseoir une image à une époque qui s’anonce plus difficile pour lui.
En 1516, Érasme a publié la première édition de son Nouveau Testament, un travail qui connaît un grand succès mais suscite aussi de nombreuses polémiques puisqu’il donne une nouvelle lecture des textes sacrés, autre que celle de La Vulgate, traduction latine de la Bible réalisée par Saint-Jérôme au IV et Ve siècle sur laquelle s’appuie la foi catholique. À un moment où souffle le vent de la Réforme de Luther, certains religieux et théologiens l’accusent de favoriser la critique de l’église catholique.
Outre les portraits, la pièce qui donne sur le jardin, est occupée par des meubles du XVIe siècle.
La table de travail n’est pas celle d’Érasme puisque ce dernier écrivait debout sur un lutrin ou dictait beaucoup ses textes à des « famulis », des secrétaires.
La salle Renaissance
La salle Renaissance, tapissée de cuir de Cordoue vert d’eau avec des impressions à la feuille d’or, rassemble des peintures flamandes de Jérôme Bosch, Quentin Metsys ou encore de Peter Huys.
L’espace entre les fenêtres de la pièce a été progressivement réduit afin de donner un effet de perspective (bien visible de l’extérieur) à la salle.
La salle des fresques
Au premier étage, la salle des fresques réunit des sculptures du XVe et XVIe siècles, d’anciens livres d’Érasme et des livres de comptes d’Église.
Des morceaux de fresques qui tapissaient vraisemblablement le haut de la salle ont été sauvegardés.
Musée de la Maison d’Érasme
31 rue du Chapitre, 1070 Bruxelles, tel : 02 521 13 83.
Site : erasmushouse.museum.
Ouvert de 10h à 18 h - gratuit le 1er dimanche du mois. Fermé le lundi.
Le musée organise aussi une vingtaine de conférences par an.