Émilie Redor

Paru dans JV 55 - Eté 2016 | Photos : Mireille Roobaert

Après son bac à Aix-en-Provence, elle, qui aime tant son Sud natal, le quitte pourtant, se séparant de sa famille, dont son jumeau, pour Bruxelles.

Émilie Redor y entreprend des études de sage-femme d’où elle ressort avec une grande distinction. De retour en France, elle pratique dans divers hôpitaux de Paris, avant de faire ce qu’elle aime le plus, exercer son métier en se mettant au service des plus démunis…

Ce sera l’Afrique, plus particulièrement le Bénin et Madagascar où elle parfait sa formation avec grand bonheur malgré une malaria qu’elle contracte et qui l’handicape un peu. Elle poursuit son travail d’accoucheuse humaniste, femmes enceintes, nouveaux-nés, campagnes de vaccination, éducation à la santé, cours de français… Dans ces petits villages de brousse, totalement isolés, elle est un peu le médecin, le professeur… Beaucoup d’émotion et de très beaux souvenirs. Des années très constructives qui lui permettent de développer la clinique sans aucun matériel, uniquement par le toucher.

Son compagnon vivant à Bruxelles, elle y revient. Un master en Santé publique et une mention « Bien » de plus en poche, elle intègre un cabinet de sages-femmes libérales à Ixelles qui lui permet de mettre en pratique ses formations et expériences pour un suivi global de la femme, du couple et des parents-enfants en pré et post-natal.

Émilie habite Saint-Gilles, non loin de la prison, et pense souvent aux mères, aux enfants incarcérés dans cet univers inconnu pour elle. « Les prisons ne constituent pas un environnement approprié pour les bébés et les jeunes enfants. Dans le cas où de telles situations ne peuvent être évitées, il faut tout faire pour réduire au minimum les effets négatifs de l’incarcération sur les enfants et leurs mères », relevait déjà un article du Conseil de l’Europe en 2000.

De cette problématique découlera un projet qu’elle mettra en place avec un étudiant belge, après une visite de la prison des femmes et leur environnement. Ayant constaté le manque d’espace pour les bébés, rencontré les responsables et les infirmières de Berkendael, un contact est pris avec la CODE (Coordination des ONG pour les droits des enfants) ainsi qu’avec l’asbl Relais parents-enfants. Le projet est lancé : l’aménagement d’une salle de jeux, qui n’existait pas dans cette prison, pour les enfants de 0 à 3 ans. Il n’y avait qu’un espace libre de seulement 13m2. C’est petit mais mieux que rien. Le géant suédois Ikea répond présent aux subventions recherchées : il accorde 2 000 € en bons d’achat… La salle est créée, le quotidien amélioré. Les mères sont sensibilisées à l’importance du jeu ainsi que de ses effets bénéfiques. Ce projet a eu le prix Henri Clempoel 2014 : meilleur projet en promotion de la santé.

Depuis septembre dernier, Émilie est aussi maître de formation pratique catégorie sage-femme à l’ULB (Haute Ecole Libre de Ilya Prigogine à Bruxelles). Et toujours à l’affût de projets humanitaires...

Site : perinetre.com.

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